Rimbaldage

(sur les rimes d’un sonnet de Rimbaud)

 

Plutôt que me farcir l’eau vive des rivières 

au risque de trouver ma carène en haillons, 

éventrée par les rocs de la montagne fière, 

je kayakise en mer et j’en sais un rayon. 

   

Mon vaillant pagayeur navigue tête nue 

et mêm’ les bras idem lorsque le ciel est bleu. 

Mais enfile un coup’vent quand surgissent les nues 

et son bel anorak quand sur les flots il pleut. 

   

La cervelle en repos, il manie la pagaie comme 

si c’était d’naissance. En mer, il est en somme 

tel un poisson dans l’eau et n’y a jamais froid. 

   

Les senteurs iodées font vibrer sa narine,

un gilet de survie embellit sa poitrine 

 et quand il tient un cap, il me fait filer droit.